Les écrans sont partout autour de nous dans notre quotidien : télévision, ordinateur, PC portable, téléphone portable, tablette. Et la façon de s’en servir est multiple : pour envoyer un message, pour simplement flâner, jouer aux jeux vidéo, s’informer ou encore consulter les réseaux sociaux.
Il y a peu de moments où notre regard n’est pas attiré par ces écrans. En plus du côté pratico-pratique de ces objets souvent connectés, il y a désormais le réflexe d’aller dessus alors que nous n’en avons pas spécialement besoin. C’est à ce moment là que l’on commence à parler de dépendance aux écrans. Explications.
Internet a créé une nouvelle addiction aux écrans
Auparavant, nous nous contentions de jouer aux simples jeux qu’il y avait sur nos téléphones portables : qui n’a alors jamais connu le Snake sur le fameux Nokia il y a maintenant plusieurs années ? Beaucoup d’entre nous avons également passé plusieurs heures sur les écrans de la console.
Mais aujourd’hui, un cap a encore été franchi, nous rendant davantage accro aux écrans et à toute autre nouvelles technologies : l’apparition d’internet. Désormais, nous pouvons jouer en ligne sur nos consoles, ordinateurs, téléphones portables. Nous emportons le ludique en dehors de chez nous : dans les transports en commun, en voiture, à l’école. Nous ne pouvons plus nous en passer.
Les pratiques en ligne sont donc de plus en plus répandues. Nous pouvons dire qu’elles connaissent leur apogée et touchent toutes les tranches d’âge. Par exemple, d’après l’Étude Junior Connect (Ipsos Connect, 2015), 69% des 13-19 ans jouent régulièrement à des jeux vidéo.
L’apparition d’internet, pour les jeux en ligne notamment, a changé les comportements et les relations sociales. Désormais, nos copains sont virtuels. Nous jouons avec eux derrière nos écrans. De nouvelles amitiés se font, nous nous amusons ensemble via des jeux qui sont créés pour justement être addictifs. Pour certains d’entre eux, plus l’on joue, meilleurs sont les personnages. Nous sommes donc poussés à surconsommer ces jeux tout en nous amusant. Mais cela n’est pas sans risques.
Une addiction dite comportementale
Addiction aux jeux d’argent ou de hasard, achats compulsifs, addictions alimentaires… Et donc l’addiction aux écrans, que nous pouvons alors classer dans la même catégorie de dépendance.
Comme toute sorte d’addiction, celle aux écrans empêche la personne touchée de s’adonner à d’autres activités et tend à provoquer des problèmes d’origine relationnelle. Moins de relation sociale “réelle”, repli sur soi-même, agressivité, changements comportementaux… Les risques ne sont pas à prendre à la légère.
Souvent, le passage du cap “jouer de temps en temps” à “être dépendant aux écrans et aux jeux en ligne” part d’un mal-être ou d’un échec. L’isolement social, le fait de s’ennuyer, de ne pas avoir d’activités sportives, d’emploi ou des difficultés d’endormissement peuvent également amener à se réfugier derrière ces fameux écrans. Autant d’éléments déclencheurs qu’il faut donc anticiper.
Malheureusement, cette addiction peut rapidement amener à une sédentarité, qui implique un manque d’activité physique, et par conséquent certaines maladies comme le diabète, l’obésité ou des problèmes cardiaques dans les cas les plus extrêmes.
Une progression de la dépendance alarmante
Comme vous le savez, le temps d’exposition aux écrans ne fait que progresser. D’après une étude du Monde, les adultes passent en moyenne 5h07 par jour devant leurs écrans… Et ce, en dehors de leurs heures de travail ! A titre de comparaison, il y a dix ans, les adultes y consacraient 3h10 de leur journée… Une explosion.
Les jeunes, eux, passent 4h11 par jour en moyenne. 1h de plus qu’il y a dix ans. Concernant les ados qui passent plus de 3h par jour devant leurs écrans, les chiffres ont explosé. Et en particulier chez les jeunes garçons âgés de 15 à 17 ans.
Le développement des réseaux sociaux a aussi eu des conséquences significatives sur l’augmentation de la dépendance. C’est pour cela que des parents installent un logiciel espion Facebook ou un logiciel espion Instagram sur le téléphone de leurs enfants.
Les écrans peuvent provoquer des effets néfastes sur le sommeil…
Près de 30% des Français regardent leur téléphone sous leur couette avant de s’endormir. Et 8 sur 10 utilisent un écran après le dîner. Ce qui est censé être un moment familial, calme, de détente, l’est de moins en moins à cause de tous ces écrans auxquels nous ne pouvons plus nous passer.
Il est reconnu par les médecins qu’il n’est pas bon de regarder un écran juste avant de s’endormir. Et la qualité du sommeil s’en ressent. Alors que nous devrions nous libérer de toutes les tensions de la journée au moment de dormir, cette surconsommation des écrans nous maintient sur le qui-vive, toujours en alerte, toujours à vouloir voir le dernier tweet ou si nos amis ont commenté notre publication Facebook. Ou alors une dernière partie sur la console (oui, celle qui nous énerve bien et nous apporte une énorme montée d’adrénaline suite à la mission effectuée avec les copains lors d’une partie en ligne).
A l’affût, sur le qui-vive, encore dans le stress… Autant de facteurs néfastes sur le sommeil. Le cerveau a à la fois un message d’éveil et d’endormissement. Un paradoxe qui altère la qualité de nos nuits.
De plus, la lumière affecte notre horloge biologique. Comme nous le disions précédemment, la tension artérielle, la vigilance, les performances intellectuelles sont à leur maximum en journée. Le soir est censé être un temps de repos : relaxation, sécrétion de mélatonine (hormone de l’endormissement) sont à leur maximum. Mais si les signaux ne sont pas respectés, et bien c’est l’inverse qui se produira : nous dormons mal la nuit et serons très fatigués le lendemain. Un véritable cercle vicieux.
… mais aussi sur l’alimentation et le physique
L’alimentation peut également être impactée. Quand la personne touchée est prise sur son ordinateur pour un jeu en ligne par exemple, il ne prend plus le temps de rien. Et notamment concernant son alimentation. Elle va manger à la va-vite, un plat préparé et pas forcément équilibré. Plus elle sera addict à son écran, plus elle se nourrira mal. Soit elle pourrait en arriver à ne plus manger, soit à beaucoup trop consommer justement. Couplé à un manque d’activité physique, cela peut faire de sérieux dégâts comme évoqué précédemment (diabète, maladie cardiaque etc.).
Tout est lié. Si l’on mange mal, on peut avoir tendance à avoir une dérégulation de son poids. Trop gras, trop maigre… De plus, comme un accro aux écrans bougera moins, il sollicitera donc moins son corps. Celui-ci peut amener des raideurs au niveau du cou, du dos, des tendinites au coude, au poignet… La liste est longue. Et mauvaise.
Un autre risque lié à ces addictions est par rapport au cyber-harcèlement. Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez aller consulter notre article traitant du harcèlement en ligne.
L’addiction aux écrans est donc un réel problème auquel nous sommes de plus en plus exposés, et cela va en s’empirant. Les nouvelles générations sont nées avec ces nouvelles technologies. Pour elles, il est donc normal de passer beaucoup de temps dessus. Il est de plus en plus facile de s’en procurer, et nous les amenons partout. Si nous ne faisons rien, les chiffres évoqués plus haut exploseront et cela pourrait vraiment devenir une catastrophe pour notre société qui ne sera plus intéressée par les “vraies” relations sociales ou les divertissements ludiques comme le sport, le théâtre et autres activités de plein air.